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Je suis la première surprise d’écrire un article sur le jeûne. Jusqu’à il y a quelques semaines, je pensais que j’en étais incapable et, de toute façon, je n’avais aucun intérêt. Pourtant mon mari jeûne régulièrement et à part une exception, il est toujours revenu allégé de kilos et de stress. Toutefois, l’exception m’a laissé un arrière-goût amer. Mon époux s’est retrouvé à l’urgence de l’hôpital et y resté pendant une semaine suite à une pancréatite aigüe.

AVERTISSEMENT; CONSULTEZ VOTRE MÉDECIN AVANT D’ENTREPRENDRE UN JEÛNE ET NE JAMAIS JEÛNER SANS SUPERVISION MÉDICALE OU PROFESSIONNELLE

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Comment alors me suis-je retrouvée avec 8000 autres personnes que je ne connais pas à jeûner pour une semaine? Par un beau dimanche soir d’été, lors d’un souper en famille, j’ai beaucoup trop mangé. Je me suis levée encore trop pleine. Aucune envie de mettre quoi que ce soit dans ma bouche. Au même moment j’ouvre un courriel du Dr. David Perlmutter (1) qui nous lance un défi d’une semaine: 24 heures de jeûne à l’eau suivi de 5 journées de jeûne intermittent, à raison de 18 heures de jeûne, avec une fenêtre de 6 heures pour manger. Donc, si je prends mon dernier repas à 18 heures, je recommence à me nourrir à midi le lendemain.
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J’ai beaucoup de respect pour ce neurologiste humaniste capable de vulgariser les concepts les plus compliqués afin de les rendre accessibles à tous.
Dr. David Perlmuller

Pourquoi le jeûne ? Et le le jeûne intermittent ?

Dans son invitation pour joindre le Summer Fasting Challenge le Dr. Perlmutter présente une liste exhaustive et fort alléchante de plusieurs des raisons pour lesquelles nous devrions opter pour le jeûne et le jeûne intermittent de temps à autre.

Notre cerveau est le premier à bénéficier du jeûne intermittent. Comment ? De multiples façons, dont en stimulant la production de BDNF, (facteur neurotrophique dérivé du cerveau), l’hormone de croissance du cerveau. Une étude menée par des chercheurs de l’Université de Boston démontre que plus votre niveau de BDNF est élevé, moins vous avez de risque de développer une forme ou une autre de démence. En fait, 50% moins de chance si l’on compare le niveau le plus élevé avec le niveau le plus bas. Cette étude a été menée sur une période de 10 ans.

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Le jeûne intermittent aide également à:

  1. réduire l’inflammation, dans le cerveau et ailleurs dans le corps
  2. active certains gênes qui autrement resteraient inactifs
  3. réduit la charge de toxines
  4. initie le processus d’autophagie, soit la destruction et l’élimination des « déchets » cellulaires
  5. accélère la perte de poids lorsque fait régulièrement
  6. stimule la réplication de l’ADN mitochondrial (3)
  7. augmente la protection contre des maladies comme l’Alzheimer, le Parkinson et le cancer.
  8. améliore la fonction anti-oxydante

Peu importe la raison pour laquelle vous souhaitez essayer le jeûne intermittent, c’est primordial de consulter votre médecin avant de débuter

Mon expérience

J’ai trouvé ça moins difficile que ce à quoi je m’attendais. J’avais des craintes pour les premières 24 heures. J’ai bu beaucoup d’eau et je me suis vite rendue compte qu’en partie, ça coupe la faim. Je n’ai pas manqué d’énergie mais j’ai quand même pris soin de ne rien me demander d’exténuant entre 13h et 19h, heure à laquelle je brisais mon jeûne.

Cette expérience m’a permis de surmonter l’une de mes plus grandes peurs: manquer de nourriture. Une peur complètement injustifiée car je n’ai jamais été à court de victuailles.

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J’ai également remarqué que j’étais un peu plus à l’écoute des signaux de mon corps. Je dois un beau merci à ma coach qui me guide depuis des années à décoder et à suivre les messages de mon corps.

Et moi qui tente depuis des années d’avoir plus de gratitude en général dans ma vie – pour ça aussi ma coach est précieuse – j’ai été surprise de voir mon coeur gonflé d’une belle petite joie à cuisiner et déguster mon premier repas après ces 24 heures. Comme si j’appréciais plus ce qui est dans mon assiette plutôt que de le prendre pour acquis. En mangeant moins souvent, j’ai également remarqué que je portais une attention particulière à la qualité de ce que j’ingérais. Je mange généralement plutôt bien et j’ai de fréquentes fringales de chips et autres aliments salés.

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Comme bien du monde, je suis obnubilée trop souvent par la bouffe et ce qui tourne autour. Cette semaine d’expérimentation m’a dégagé l’esprit. J’avais plus de concentration, de présence et d’espace pour tout le reste.
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Ce que j’ai remarqué ? J’ai eu de l’énergie, beaucoup d’énergie. J’ai bien dormi presque toute la semaine, ce qui n’est pas toujours le cas. Mon esprit était clair et mon humeur égale, plutôt joyeuse.

Quant au jeûne intermittent, ça s’est fait facilement. En prenant un repas consistant en début de soirée, je n’ai presque pas eu faim avant midi. Et lorsque mon appétit se pointait, je buvais de l’eau et je m’occupais autrement. Je pensais à autre chose.

Je n’ai aucune idée si j’ai perdu du poids ou non mais je me suis sentie allégée. Ce n’était pas mon objectif. Mon système digestif a apprécié de travailler à temps partiel pour une semaine.

Est-ce que j’attribue tous ces bienfaits seulement à mon jeûne et à mon jeûne intermittent? Bien sûr que non et j’ai apprécié mon expérience.

Conclusion

Est-ce que j’ai envie d’en faire un mode de vie ? Non. D’une part parce que j’aime manger, ça me procure de la joie. Et après des années à avoir eu de la difficulté à digérer à peu près n’importe quoi, c’est jouissif de pouvoir déguster, et digérer, presque tout.

D’autre part, surtout, parce que je me méfie comme de la peste d’une approche en particulier, d’une façon de vivre qui promet mer et monde. Dans mon passé j’ai trop souvent été rigide et dogmatique dans mes choix. J’ai une prédisposition à la rigidité. Même mes bonnes habitudes peuvent rapidement devenir néfastes. Si je ne fais pas attention, mon mental peut rapidement les transformer en obligations.Après toutes les années d’efforts pour me sortir de cette prison, la dernière chose dont j’ai envie, c’est d’y retourner.

Vivement la liberté de choisir ce que l’on mange au jour le jour, selon nos besoins, nos envies, nos élans et le contexte. Se connaître suffisamment pour savoir ce qui est est bon pour nous et ce qui ne l’est pas. Et à partir de là, assumer nos choix. Surtout, ne pas oublier de mettre du bonheur dans son assiette. Et de la bonne compagnie aussi. La nôtre ou celle de gens qu’on aime. Parce que oui, le bonheur c’est bon pour la santé.

(1) https://www.drperlmutter.com/

(2) Brain Wash, par Dr. David Perlmutter et Dr. Austin Perlmutter, avec la collaboration de Kristin Loberg

(3) https://wordpress.com/block-editor/post/masantepourlavie.com/657