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Cette crise du COVID 19 nous a donné à plusieurs ce que nous avons rarement; du temps. J’en ai bien profité. Comme des centaines de milliers d’autres personnes, j’ai perdu mon emploi. J’ai passé une grande partie de mon confinement dans la nature à nourrir ma curiosité pour les nouvelles approches. Depuis la mi-mars, j’approfondis ma compréhension des mitochondries et l’influence de ce que nous mangeons peut avoir sur elles.

Et vous, prenez-vous soin de vos mitochondries? Vos mitos quoi? Les mitochondries sont comme de minuscules centrales électriques dans nos cellules. Bien que nos médecins ne nous parlent à peu près jamais de nos mitochondries, notre bien-être en dépend. Leur rôle est de produire de l’énergie, beaucoup d’énergie. En plus d’avoir un impact sur notre santé, elles déterminent aussi comment on vieillit; en santé et dynamique ou malade et restreint. Des mitochondries dysfonctionnelles créent de l’inflammation dans notre corps. On retrouve de l’inflammation dans à peu près toutes les maladies, chroniques ou non. Comme j’ai eu des enjeux d’inflammation à peu près toute ma vie – maintenant ça va beaucoup mieux – j’ai tout intérêt à dorloter mes mitochondries.

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J’avais déjà entendu parler des mitochondries mais je ne m’y étais jamais intéressée. C’est par hasard que j’ai eu envie de les découvrir. J’écoute beaucoup de balados. Il y a quelques semaines, je me branche sur Broken Brain (1), l’un de mes balados « coup de coeur ». Je suis sans voix en entendant l’étonnante histoire de la Dre. Terry Wahls (2) et je suis bouleversée par son récit. Je le suis tout autant lorsque je regarde la conférence Ted qu’elle a présentée en 2011 (3). Atteinte d’une forme agressive de sclérose en plaque, après des années de douleurs intenses, confinée dans son fauteuil roulant, en perte de ses capacités cognitives, sur-médicamentée, la Dre. Wahls explique pas à pas comment elle a retrouvé sa santé, sa mobilité, sa vitalité et sa clarté d’esprit (4). Je pleure à quelques reprises tant je suis émue par son courage et sa détermination et par l’incroyable capacité du corps humain à se régénérer lorsqu’on lui en donne la chance. Cette femme détient un savoir dont j’ai besoin pour ma propre santé.

Si je devais résumer en une seule phrase le sens de sa démarche, ce serait: « nourrir les mitochondries de toutes les façons possibles ». Évidemment, et j’en suis consciente, son parcours est pas mal plus complexe que ça et est jonché d’essais, d’erreurs et de surprises.

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Je ne souffre pas de sclérose en plaque mais je suis aux prises avec une autre maladie auto-immune, Hashimoto. Le protocole que la Dre. Wahls a développé au fil des ans, et peaufine encore, cible toutes les personnes qui vivent avec une maladie auto-immune ou chronique.

Je vous présente ici l’aspect nutritionnel de son protocole. Bien que son approche comprenne plusieurs autres aspects, l’alimentation est au coeur de sa démarche.

Pourquoi j’ai envie d’essayer? D’une part parce que ce qu’elle propose me semble simple, accessible et appuyé par la science. D’autre part, parce que même si mon état s’est considérablement amélioré dans la dernière année, des symptômes qui affectent ma qualité de vie persistent: douleur aux yeux, sommeil inégal, dérèglements hormonaux, énergie fluctuante, difficulté à me concentrer sur une moyenne ou longue période et léger brouillard dans mon cerveau.

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Faire le plein de nutriments

Comme je le mentionnais, la nutrition est au centre du protocole qu’elle a mis en place. Je suis attirée par ses propositions. La nutrition me fascine depuis que je suis adolescente. C’est beaucoup grâce à une nourriture saine, et énormément de recherches, que j’ai pu échapper au fardeau héréditaire et mener une vie « normale ».

Au cours de ses nombreuses années de recherche, la Dre. Wahls découvre que la quasi totalité des maladies qui affligent un pourcentage dangereusement élevé des hommes, femmes et enfants de nos sociétés occidentales ont comme origine des mitochondries affaiblies, qui ne sont plus en mesure de produire l’énergie – et la santé – qu’elles devraient générer.

De quoi ont besoin nos mitochondries pour fonctionner de façon optimale? De beaucoup, d’énormément, de vitamines et de minéraux surtout. La scientifique en a fait une liste très exhaustive. Elle en conclut que sous forme de suppléments, ça nous serait impossible d’ingérer tout ça. Et que de toute façon, puisque ces suppléments sont souvent sous des formes synthétiques, ce n’est pas idéal pour l’absorption. Elle s’est tournée du côté de la nature pour chercher, et trouver, dans quels aliments se retrouvent tous ces joyaux nutritionnels. C’est à l’Institut Linus Pauling qu’elle a puisé ses réponses (5)

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Des légumes en encore des légumes

La première étape, et la pierre angulaire, du protocole Wahls est de consommer 9 tasses de légumes et de fruits par jour. Oui, oui, c’est possible. La Dre. Wahls insiste sur les rations suivantes: 3 tasses de feuilles vertes: kale, bette à carde, épinard, laitues, bok choy, persil, etc.
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3 tasses de légumes riches en sulfure, soit des crucifères de la famille des choux, des légumes de la famille des oignons et de la famille des champignons. Par exemple. asperge, bok choy, brocoli, chou-fleur, chou, kale, daïkon, poireau, champignons de toutes sortes, radis, navet, etc.
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Et 3 tasses par jour de fruits et légumes très colorés; rouges, verts, oranges, jaunes, bleus, noirs et mauves. Chaque couleur de pigmentation recèle des propriétés hautement thérapeutiques complémentaires les unes aux autres.
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Oui, ça fait beaucoup de légumes! Vous partez d’où? Vous en consommez déjà en grande quantité ou vous peinez à avaler quelques feuilles de laitues? Pour ma part, déjà la majeure partie de mon alimentation se compose de légumes mais je ne les ai jamais comptés en terme de tasses. Depuis peu, je m’y applique, et je remarque à quel point mon corps aime ça. Ça goûte la vie.
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Parmi les autres recommandations alimentaires de Terry Wahls, dans la catégorie « à ajouter », on retrouve des poissons sauvages, des viandes bios, des abats, des légumineuses, des grains sans gluten, des noix, des graines et des bons gras (avocat, huile d’olive, noix de coco, etc)
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Quant aux aliments à éliminer de son assiette, ce sont les suspects habituels: le blé et tous les autres grains qui contiennent du gluten, les produits laitiers, les oeufs, les mauvais gras, les produits transformés et les sucres raffinés. Pourquoi? Parce que même si vous n’y êtes pas intolérants, ces produits sont inflammatoires et pauvres en nutriments.
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Un pas à la fois

« Personne ne vous demande de tout changer du jour au lendemain », insiste la Dre. Wahls. Pour la majorité des personnes, l’important c’est d’y aller un pas à la fois. Sinon, ça risque de ne pas tenir longtemps. Le premier pas, c’est d’ajouter des légumes, beaucoup de légumes. Elle, comme la quasi totalité des spécialistes en médecine fonctionnelle, suggère de vous faire accompagner par un coach qui vous fera un programme personnalisé progressif. Vous augmentez ainsi considérablement vos chances de réussir votre virage santé.
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Une minorité choisira de faire un saut complet et de suivre le protocole Wahls dans son entièreté dès le jour 1. Souvent ce sont des personnes qui ont tout essayé et qui n’en peuvent tout simplement plus de souffrir.
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QUATRE MOIS PLUS TARD…

Ces quatre derniers mois, j’ai suivi à à peu près 90% les recommandations alimentaires de la Dre. Terry Wahls. Voici ce que j’ai remarqué:

  • En mangeant plus de légumes, j’ai moins tendance à me « bourrer » d’aliments moins nutritifs
  • Amélioration marquée de ma digestion
  • Amélioration de mon transit intestinal
  • Sommeil amélioré
  • Brouillard dans ma tête évaporé, ce qui m’amène plus de clarté
  • Plus d’énergie
  • Augmentation de ma capacité à me concentrer

Sans en faire une obsession ou une religion, je développe l’habitude, avant de manger, de me demander si ce que je suis sur le point de me mettre dans la bouche nourrit mes mitochondries. La réponse est simple. C’est oui ou non. Peu importe la réponse, ça m’aide à mieux assumer mes choix et à manger dans la joie peu importe ce que je choisis. Je suis aussi consciente que l’alimentation est un morceau important de notre bien-être mais qu’elle ne règle pas tout. D’où l’importance, je le répète, de vous faire accompagner par une personne qualifiée qui pourra vous aider à mieux comprendre vos enjeux de santé, qu’ils soient d’ordres physique, psychologique ou émotionnel.

Quel que soit votre état de santé, vous avez tout à gagner à faire le plein de légumes et de fruits. Votre corps vous remerciera. C’est d’autant plus alléchant en cette belle saison où les comptoirs des maraichers locaux débordent de couleurs, de fraicheurs et de saveurs. C’est un bonheur chaque fois renouvelé que de me retrouver dans un marché fermier. Il y en a un peu partout au Québec (6) en en France, alors gâtez-vous tout en soutenant l’économie locale.

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